Langue, expérience et vérité. Littérature et philosophie du langage selon Walter Benjamin

 

Journées d’études

Organisation : Emeline Durand (LIR3S UMR 7366 CNRS-UBE), François Ottmann (ERRAPHIS -EA3051, Université de Toulouse Jean Jaurès)

[Manifestation organisée par le LIR3S avec le soutien du du département de philosophie]

Contact : emeline.durand@ube.fr

Entrée libre, sans inscription et gratuite,
dans la limite des places disponibles.

 


 

 Présentation

Héritière du romantisme allemand, mûrie au contact des œuvres de ses contemporains et nourrie par la pratique de la critique d’art et de la traduction, la pensée benjaminienne de la langue est indissociable de sa théorie littéraire. L’élucidation des grands problèmes du langage, élaborés dans le cadre spéculatif des essais « Sur le langage en général et sur le langage humain » (1916), « La tâche du traducteur » (1923) et « Sur le pouvoir mimétique » (1933), ne s’est pas faite sans une référence continuée aux grandes œuvres lues, critiquées et traduites par Benjamin, au premier chef celles de Goethe, Baudelaire, Proust, Kafka, et tant d’autres. En retour, l’élaboration d’un concept critique du langage, visant à faire droit au mystère du rapport entre les noms et les choses et à montrer en quel sens la langue des noms est vérité, ne pouvait manquer de venir à l’appui des efforts du lecteur et du traducteur pour dégager, en la comprenant dans l’historicité et la matérialité de sa lettre, la teneur de vérité de l’œuvre d’art. La parution récente d’une édition critique des essais poétiques de Benjamin a également commencé à lever le voile sur ce que fut pour lui l’écriture de poèmes et de fictions, où la langue invoque la puissance du nom et de l’image dans la tâche apparemment impossible de faire vivre ou revivre le passé. L’œuvre littéraire, en tant qu’elle a son élément dans un langage lui-même privé de sa puissance créatrice, s’expose alors au problème de la traduction de l’expérience dans une langue qui n’est pas faite de signes destinés à communiquer, mais de noms voués à dévoiler une vérité, fût-ce dans l’instant paradoxal de la destruction de l’œuvre par la critique ou dans le rachat de formes devenues muettes par le travail de l’historien.

Après un premier volet consacré au commentaire de l’essai de 1916 sur le langage (journée d’études « La langue des choses. Théorie critique du langage », Université Toulouse – Jean Jaurès, 30-31 janvier 2025), cette journée d’études entend explorer le versant esthétique et littéraire de la pensée du langage de Benjamin. Sans quitter le terrain des grands problèmes du langage (immédiateté et médiation, usage et bavardage, nomination et désignation, silence et parole), elle voudrait montrer quel écho ces questions ont rencontré dans les grands ouvrages de théorie littéraire de Benjamin, ainsi que dans sa pratique personnelle de l’écriture poétique et autobiographique. 

Programme

9 h 30 – Accueil des participants et ouverture des travaux

  • 10 h – François Ottmann (Université Toulouse – Jean Jaurès)
    « La métaphysique de la langue » 
     
  • 11 h – Jacques-Olivier Bégot (Université de Rennes) :
    « “The rest is silence”. Langue et langage entre tragédie et Trauerspiel »

 


 

  • 14 h – Sonia Goldblum (École normale supérieure de Lyon) :
    « Que peut-on encore raconter ? Expérience et narration chez Walter Benjamin »
     
  • 15 h – Zoe Mauel (Université de Rennes) :
    « Benjamin et Adorno autour du Trauerspielbuch »

16 h : pause

  • 16 h 15 – Thomas Aït Kaci (Sorbonne Université) :
    « La vie en écriture. À partir de l’Essai sur Kafka »
     
  • 17 h 15 – Emeline Durand (Université Bourgogne Europe) :
    « La langue du deuil »
     

18 h 15 – Fin des travaux

 

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