Enjeux et usages de l’organologie

Journée d’études 

Organisation : Philippe Gonin (LIR3S UMR 7366 CNRS-uB) et Alexandre Ayrault (ATER-uB)
Contacts : Alexandre.ayrault@u-bourogne.fr et philippe.gonin@u-bourgogne.fr


Présentation

La classification des instruments de musique héritée des travaux de Sachs et Hornbostel, et de l’article fondateur « Systematik der Muzikinstrumente : ein Versuch » (Hornbostel et Sachs, 1914), demeure une référence incontournable pour la classification et la description des instruments de musique (Lee, 2020 ; Kartomi, 2001). La révision établie par le consortium de musées publics européens MIMO (2011) constituant à ce jour, la version la plus avancée d’une logique de la classification des instruments de musique, basée sur le critère des « caractéristiques physiques de production du son ». Cette révision comprend aujourd’hui pleinement la cinquième catégorie des électrophones (Weisser et Quanten, 2011), au côté des quatre catégories « classiques » des cordophones, des aérophones, des idiophones et des membranophones (Montagu, 2009).
Cependant, l’histoire tumultueuse de la (non) prise en compte de certains instruments de musique, comme la voix, ou les « équipement périphériques » (tels que l’ordinateur, les platines vinyles ou les amplificateurs) par l’organologie interroge (Dournon, 2007 ; Battier, 2018 ; Knight, 2016 ; Battier, Navarret, Bruguière et Gonin, 2022).

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Une première raison serait due à la situation historique et technologique de l’organologie (émergence d’une musicologie comparée avec l’école de Berlin, rendue possible par l’invention du phonographe à la fin du XIXe siècle), guidée par des intérêts muséographiques et une conception évolutionniste de la musique (Dehail, 2019).
Une seconde raison viendrait du principe classificatoire originel des « caractéristiques physiques de production du son » (Hornbostel et Sachs, 1961), (déjà présent dans la classification de Victor Charles Mahillon en 1890, ou dans la classification indienne « Nāṭya Śāstra » des instruments de musiques au XVe siècle). La persistance de ce critère difficilement délimitable relevant d’une connaissance située (Haraway, 1988) au sein du domaine plus vaste des sciences de la culture (Rastier, 2001).
Au-delà de l’organologie « classique », un retour sur l’idée même de l’organon aristotélicien doit nous permettre de mettre en lumière les logiques à l’œuvre guidant par exemple, l’entreprise encyclopédique du Grove (2014 ; 1984), pour envisager et revenir sur des approches minoritaires ou oubliées par l’organologie, et de (ré)interroger le versuch (essai) suggéré par Sachs et Hornbostel eux-mêmes.


Programme

10 h 00 : Accueil des participants

  • 10 h 15 : Mot d’introduction

  • 10 h 30 – Alexandre Ayrault :
    L’organologie « classique » au prisme de l’organologie générale : vers une redéfinition de l’instrument de musique ?

  • 11 h 00 – Sylvie Le Bomin :
    Vers une systématique des instruments de musique du monde.

  • 11 h 30 – Vincent-Raphaël Carinola :
    Nouvelles lutheries : déterminisme instrumental et contingence des dispositifs

  • 12 h 00 – Discussion

  • 14 h 00 : François Picard :
    Faqi / yueqi / wuqi 法器/樂器/武器 : pour une ontologie des instruments loin de l’organon.

  • 14 h 30 : Philippe Gonin :
    Les violons de Laurie Anderson.

  • 15 h 00 : Atef Younsi :
    Le rôle de l’organologie du Oud dans l’interprétation des différents modes ou maqâms dans la musique arabe : l’exemple de la musique tunisienne.

  • 15 h 30 – Discussion

      
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